Les écritures numériques, en ce qu’elles façonnent l’espace dans lequel nous évoluons, doivent être considérées comme composante indissociable dans une réflexion pour une reconfiguration de l’avenir. Plus particulièrement, comment inclure l’importance croissante du numérique (et ses implications épistémologiques) pour envisager une réinvention des institutions, figures d’autorité pour la transmission des savoirs ?

Notre table ronde proposera quelques pistes de réflexion ; nous explorerons les formes de collaboration qui se déploient dans plusieurs projets de recherche en humanités numériques. Très divers dans leurs objectifs, tous ces projets envisagent le travail collaboratif de façon innovante et dynamique : de l’édition collaborative ouverte à des ateliers spécialisés entre étudiants et professeurs, en passant par la conceptualisation théorique de la dynamique du pouvoir ou encore la considération de la reconnaissance dans le processus collaboratif de production de connaissances.

Nous interrogerons le développement de projets de recherche articulés autour de l’équipe TalEN – nouveau regroupement de chercheur·e·s pour les théories et approches littéraires des écritures numériques – , en nous concentrant sur les formes de collaboration au sein même des projets. La constitution de l’équipe, subséquente à la plupart des projets qu’elle enveloppe, se fonde sur un désir et un besoin de déborder des cadres institutionnels et des disciplines respectives des professeur·e·s et des étudiant·e·s participant aux divers projets énoncés. Elle a notamment pour objet de réimaginer des modes de collaboration et de déstabiliser la hiérarchisation qui caractérise le monde de la recherche, en sciences humaines.